Une plainte affaiblie
Versée par les âmes
La mélancolie
Froide comme une lame.
La mélancolie
Qui lentement rame
Tristesse de la vie
Que l'amour affame.
Et d'ombreuses pensées
Viennent envahir
L'espérance blessée
En train de périr.
Floraison fânée
D'antiques souvenirs
Et s'efface le passé
Fondu comme la cire...
Voir sourire les étoiles de l'Espoir
La Lumière dans les cieux
Caresser les pétales noires
Que sont tes cheveux
Sentir le vent tiède courir
Sur la peau, dans la chair
Marcher dans les prés, rire
Jusqu'à en embaûmer l'air
Entendre le chuchotement de la Nature
Les petits cris langoureux
Se nourrir de ce court murmure
Aussi tendre que mystérieux
Seulement avoir trouvé le bonheur
Pour ne plus jamais le quitter
Un éclat dans les coeurs
Qu'il ne faut oublier...
Le son mélodieux de la cornemuse
Le roulement lancinant des tambours
Pas un visage qui ne s'amuse
Des êtres dénués d'amour
Les gens vêtus tous de noir
Le regard froid, absent
Dont aucun ne semble s'émouvoir
Caché le douloureux sentiment
Les têtes baissées vers le sol boueux
Le corbeau qui pousse une longue plainte
Un cimetière sombre et brumeux
Sensation d'une tristesse feinte
Le corps déposé dans sa nouvelle demeure
Les planches de bois recouvertes de terre
Qui disparaît des yeux, qui disparaît des coeurs
Une dernière prière
Le son mélodieux de la cornemuse
Le roulement lancinant des tambours
Pas un visage qui ne s'amuse
Des êtres dénués d'amour
La tombe deux jours après oubliée
Les soucis quotidiens reprennent le dessus
Une personne repose en paix
Des vers sur l'ancien vivant se ruent
Le nom gravé dans le marbre glacé
Les fleurs déposées en guise de remerciement
D'avoir vécu, d'avoir été
Quelqu'un de bien et charmant
La fange recouvre la pierre
La date de naissance et de décès deviennent illisibles
Progressivement avance le lierre
Une fin si risible
Un son mélodieux de cornemuse
Un roulement lancinant de tambours
Pas un visage qui ne s'amuse
Des êtres dénués d'amour...
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